Ne pas perdre son premier amour - Didasko


De Genèse à Apocalypse, Dieu n’a cessé de lancer un cri d’amour à l’humanité. Mais en ces temps de la fin, l’homme saura-t-il entendre ce cri qui vient du cœur du Père ?

« Ecris à l’ange de l’Eglise d’Ephèse : Voici celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or : je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ; que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t’es point lassé. Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres ; sinon je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. ». Apocalypse 2 : 1-6.


Dieu est amour

La Bible déclare dans 1 Jean 4 :8 que Dieu est amour. Cela veut dire que l’amour fait partie intégrante de Sa personne, de ce qu’Il est intrinsèquement. Or, par essence, l’amour ne peut s’épanouir que dans la communion, l’échange, le partage. En sachant cela, la réponse à la question de savoir pour quoi Dieu nous a créés est évidente : Dieu n’est pas narcissique, Il ne conçoit pas de s’adorer lui-même. Il nous a donc créés pour nous aimer et afin que nous l’aimions en retour. Tous ceux et celles qui ont vécu une déception amoureuse ou une rupture familiale, savent combien il est douloureux d’être exclu de la vie de l’être cher à notre cœur, d’être mis aux oubliettes et de n’avoir droit qu’à de l’indifférence. Et bien le Dieu Tout-Puissant a été le premier à éprouver cette souffrance.

Comme nous le savons, tout a commencé dans le jardin d’Eden. Adam et Eve voyaient Dieu quotidiennement et baignaient dans Sa gloire. En regardant la face de Dieu, ils contemplaient non-seulement la perfection mais aussi « tous les trésors de la sagesse et de la science » (Colossiens 2 :3). En réalité, ils n’avaient aucun besoin de l’arbre de la connaissance du bien et du mal pour être instruits, Jésus étant la sagesse personnifiée. Pourtant, il aura suffi d’une seule intervention du Serpent et de deux petites répliques pour faire chuter nos ancêtres. En écoutant les propos du diable, il ne pouvait y avoir aucun doute possible sur son hostilité à l’égard du Seigneur. En effet, il laissait clairement entendre que Dieu était un être méchant et menteur, un égoïste qui n’avait aucune envie de partager son savoir. A aucun moment, Adam et sa femme Eve n’ont pris la défense de leur Créateur qui venait régulièrement les rencontrer dans le jardin d’Eden. A aucun moment ils n’ont eu recours au Seigneur pour demander un démenti sur les propos tenus par l’ennemi. Ils se sont laissé facilement séduire, cédant à leur convoitise, oubliant aussitôt à qui ils devaient leur existence (Genèse 3). Peut-être étaient-ils trop bénis pour réaliser la grâce qu’ils avaient. Peut-être que malgré la proximité permanente du Seigneur, ils n’avaient pas saisi l’intérêt de chercher à Le connaître davantage. Combien le cœur du Seigneur a dû être blessé ce jour là !

En écoutant les mensonges de Satan, en transgressant l’ordre divin, Adam et Eve avaient délibérément choisi de se séparer de Dieu pour vivre par eux-mêmes. Dieu aurait pu se désintéresser du sort de l’homme et le laisser se débrouiller seul dans le chaos qu’il avait suscité. Mais au contraire, Il n’a jamais cessé de l’aimer. Il a multiplié les efforts pour se rapprocher de sa créature déchue et ainsi restaurer les liens brisés par le péché.

« Va, crie ces paroles vers le septentrion, et dis : Reviens, infidèle Israël ! dit l’Éternel. Je ne jetterai pas sur vous un regard sévère ; Car je suis miséricordieux, dit l’Éternel, Je ne garde pas ma colère à toujours » Jérémie 3 :12.

Dieu a toujours désiré habiter parmi les hommes qu’Il a créés à Son image. Jésus est venu sur terre pour réaliser cette volonté du Père : « Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place » Jean 14 :2.

L’amour immodéré de Dieu et Son désir de se réconcilier avec l’homme, l’a poussé à poser un acte à la fois extraordinaire et incompréhensible pour toute personne non-éclairée par l’Esprit. Le Tout-Puissant a envoyé Son Fils unique, pour subir le supplice de la croix, libérer le pardon, racheter les hommes, et leur permettre ainsi de retrouver une communion avec Lui.

« Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu » Ephésiens 2 :17-19.

Dieu désire que nous soyons près de Lui, et Il a tout mis en œuvre pour que cela soit possible. Son cœur réclame au quotidien notre attention, nos louanges, nos prières, des preuves d’amour tout simplement !

Qu’est ce que le premier amour ?

Pour répondre à cette question il n’est nul besoin d’être un grand théologien, il s’agit de quelque chose qui ne s’explique pas mais qui se vit. Rappelons-nous de la première fois où nous avons gouté à la présence de Dieu. Souvenons-nous de ce moment si particulier de notre vie où nous avons été envahis par un merveilleux sentiment de paix, de calme et d’une joie immense. Nous avions envie de crier au monde entier combien il est bon de ressentir au plus profond de nos entrailles l’amour de Dieu. Notre cœur battait à tout rompre, nos pensées convergeaient en grand nombre vers Lui, le zèle nous dévorait et nous poussait à nous surpasser pour réjouir Son cœur. Plus rien ne nous paraissait important si ce n’est de faire Sa volonté. Nous ne désirons alors qu’une seule chose : être dans Sa présence.

Et pourtant, il arrive souvent que malgré les moments exceptionnels qu’on a pu passer dans la présence de Dieu, la flamme qui animait notre cœur s’estompe. L’amour passionné du début laisse petit à petit la place à de l’amitié qui se transforme à son tour en une sorte de relation de courtoisie. C’est précisément ce qui est arrivé à l’Eglise d’Ephèse.

« Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour » Apocalypse 2 : 4.

Au premier abord, l’Eglise d’Ephèse est parfaite : elle produit beaucoup de fruits dans l’œuvre du Seigneur, elle est persévérante malgré les épreuves, elle a le discernement de l’Esprit et se sanctifie. Pourtant, Jésus lui fait un reproche et non des moindres, celui d’avoir abandonné son premier amour. Dans ce passage, le mot « amour » est issu du mot grec « agape » qui veut dire amour fraternel, bonne volonté, bienveillance, mais renvoie également aux fêtes de l’amitié.

Notons que Jésus parle d’abandonner le premier amour. Dans ce texte, le verbe abandonner vient du grec« aphiemi » qui veut dire envoyer au loin, renvoyer, répudier, ne tenir aucun compte, omettre ou encore négliger. Ainsi, l’Eglise d’Ephèse continuait à servir Dieu tout en ayant arrêté de l’adorer. Dieu n’était plus au centre de ses préoccupations, elle ne cherchait plus à Le connaître, elle négligeait complètement les moments de communion avec Lui. Il n’y avait tout simplement plus de place pour le Seigneur dans le cœur des chrétiens éphésiens. Comment expliquer que cette église en soit arrivée à entendre une telle réprimande de la part du Seigneur ?

Le piège de l’activisme

Il s’agit d’un piège dans lequel beaucoup de chrétiens tombent.
« Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit : Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée » Luc 10 : 38-42.

Marthe aimait Jésus à sa façon. Elle se donnait sûrement beaucoup de mal pour préparer un bon repas au Seigneur et à ses disciples. Elle voulait peut-être montrer combien elle était une bonne maîtresse de maison et impressionner ses hôtes. Mais à en juger les propos du Seigneur, son attitude ressemblait davantage à celle d’une professionnelle de la restauration qu’à celle d’une amie ou d’un membre de la famille, qui par amour, laisserait momentanément de coté les corvées ménagères pour prendre le temps de discuter avec son invité. Tout comme Marthe, beaucoup de chrétiens ont ouvert la porte de leur cœur au Seigneur (Apocalypse 3 :20), mais au lieu de demeurer des disciples, des enfants qui réclament la présence de leur Père, ils deviennent des professionnels du service.

Aussi nombreuses qu’elles puissent être, Dieu ne sera jamais impressionné par les œuvres que nous faisons. En effet, la Bible déclare que c’est Dieu, Lui-même, qui a préparé à l’avance ces œuvres afin que nous les pratiquions (Ephésiens 2 :10). Les personnes qui ont sombré dans l’activisme ont perdu toute notion des priorités, elles passent à côté de l’essentiel. Elles se trompent toutes seules en se disant que les actes qu’elles posent compensent le manque de prière, d’adoration et de méditation de la Parole.

Le cas de Caïn doit nous interpeller. Ce dernier avait entrepris d’offrir à l’Eternel une offrande, mais contrairement à son frère Abel, il ne fut pas en mesure d’apporter un sacrifice qui soit agréable au Seigneur car il ne connaissait pas suffisamment Son cœur pour savoir ce qui Lui ferait plaisir ou non (Genèse 4 :1-9). N’oublions pas que devant le Seigneur toute action entreprise, même si elle est faite en Son Nom, n’a de valeur que si elle est inspirée et motivée par l’amour de Dieu (voir 1 Corinthiens 13 : 1-7).

De graves conséquences

La communion avec Dieu est indispensable ; sans elle, il est impossible d’entendre le Saint-Esprit. Et si nous n’entendons plus l’Esprit, notre connaissance de Dieu devient purement intellectuelle, nous n’avons plus aucune révélation de Sa personne, nous marchons par la chair, et tout comme Caïn, le péché nous guette.

Jésus a dit « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime … » Jean 14 :21. Donc, on peut également affirmer le contraire, à savoir que celui qui n’aime pas Dieu (ou qui ne l’aime plus), ne garde pas Ses commandements. Or quel est, selon le Seigneur, le plus grand des commandements ? « Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement » Matthieu 22 : 37-38.

A l’instar de l’Eglise d’Ephèse, on peut garder l’apparence de la piété tout en reniant ce qui en fait la force : l’amour de Dieu (2 Timothée 3 :5). Cela s’appelle tout simplement de l’hypocrisie. Un hypocrite c’est une personne qui dissimule sa véritable nature tout en s’attribuant des sentiments, des opinions ou des vertus qu’elle n’a pas. Notons au passage que l’hypocrisie va de pair avec l’orgueil et le mensonge… Les hypocrites sont par ailleurs d’excellents religieux mais des adorateurs exécrables.

Un chrétien se reconnaît donc à l’amour qu’il a pour Dieu et pour son prochain (Luc 10 :27 ; Jean 13 :35). Si l’amour de Dieu lui fait défaut, il sera forcément incapable d’aimer son prochain. L’apôtre Jean fera d’ailleurs une remarque pertinente à ce sujet : « Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » 1 Jean 4 :20.

De son côté, l’apôtre Paul avait insisté sur la nécessité d’entretenir et d’enrichir au quotidien notre relation avec le Seigneur. Et comme celui-ci était conduit par l’Esprit de Dieu, il est clair que ces paroles n’étaient pas adressées par hasard aux éphésiens. « C’est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur » Ephésiens 5 : 17-19.

Les sept églises mentionnées dans les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse représentent l’Eglise universelle. Le cas d’Ephèse constitue la première étape avant la chute. Que personne ne nous trompe, la perte du premier amour est déjà un péché en soi. Et ce péché peut ouvrir la porte aux abominations que Jésus dénonçait à Pergame (cupidité, corruption, impudicité) ou encore à Thiatyre (fausses doctrines, débauche). En effet, les chrétiens qui négligent leur communion avec Dieu ne risquent-ils pas aussi de devenir « tièdes » comme à Laodicée et d’être vomis par le Seigneur (Apocalypse 3 :15-16) ? D’ailleurs certains ne le sont-ils pas déjà ?
Voilà pourquoi Jésus a lancé ce grave avertissement aux chrétiens d’Ephèse « Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres ; sinon je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes » Apocalypse 2 :5-6.

Gardons-nous d’oublier cet autre avertissent : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité » Matthieu 7 :22-23.

Il est temps de nous examiner. Notre cœur est-il toujours un sanctuaire pour notre Dieu ? L’a-t-il jamais été ? Existe-t-il des choses dans nos vies auxquelles nous donnons plus d’importance qu’à notre Dieu ?
La Bible dit ceci : « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » Matthieu 6 :21. Christ est-il notre trésor ? Occupe-t-il chaque jour nos pensées ? Est-il au centre de tous nos projets ?

N’oublions pas que le Seigneur sonde notre cœur, Ses yeux semblables à des flammes de feu scrutent nos moindres pensées. Nulle âme n’est cachée devant Lui, personne ne pourra se dérober à Son juste jugement.
Le roi David a dit un jour « Mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs » Psaumes 84 :11. Cet homme, qui n’a pourtant pas été exempt de péché, savait comment toucher le cœur de Dieu. Tout ce qui Lui importait c’était d’être dans Sa présence. Combien de chrétiens sont-ils animés de ce même désir ? Le Dieu Créateur, l’Unique, le Tout-Puissant, l’Omniscient, le Maître de tout l’univers nous aime. N’est-ce pas merveilleux ?

Bien aimés, Sa compagnie n’est-elle pas préférable à tous les trésors de la terre ? Pourquoi ce Dieu merveilleux doit-il jusqu’à ce jour nous supplier de lui accorder du temps ? Pourquoi doit-Il sans cesse nous rappeler que nous devons l’aimer ? Est-ce si difficile de l’aimer ?


Revenons à Lui de tout notre cœur pendant qu’Il est encore temps. Remettons de l’ordre dans nos priorités et rendons- Lui honneur, gloire et actions de grâces pour Sa bienveillance, Sa miséricorde et son amour infini.

Commentaires

Matthieu 25:1 à 13

Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases. Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. Au milieu de la nuit, on cria: Voici l'époux, allez à sa rencontre! Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. Les sages répondirent: Non; il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. Mais il répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure. Matthieu 25: 1 à 13